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La littérature, le lecteur et moi !

La littérature : celle qui nous transmet Homère en héritage et qui poursuit son petit bonhomme de chemin avec des auteurs tels que Cervantès, Shakespeare, Diderot, Sade, Lautréamont, Kafka, Brecht, Bernanos, Bataille, Beckett, Ionesco, Dario Fo... Plus de deux mille cinq cents ans de littérature ! Ca pèse et ça oblige. On se sent redevable.

La littérature et puis, l'écriture puisque... sans écriture, pas de littérature ! Alors, diable ! Que dit-on, comment, pourquoi, et à qui le dit-on ?

Le lecteur : (oublions un moment ceux dont c'est le métier que de savoir ce qui s'écrit et ce qu'il faut en penser) le lecteur donc : ce que les éditeurs lui donnent à lire, ce qu'il pense trouver dans un livre ou chez un auteur, ce qu'il y cherche aussi.

A son sujet, je n'ai qu'une envie : le déstabiliser, le manipuler - voir l'ouvrage "Paroles d'hommes" -, le flatter, le séduire - voir l'ouvrage : "Cinq ans, cinq nuits" - , le surprendre, ce lecteur et pourquoi pas, créer le malaise - voir les ouvrages "Pièce à conviction", "Confessions d'un ventriloque" et "Des apôtres, des anges et des démons".

En tant qu'auteur, on n'a pas à s'excuser. La littérature est notre confesseur et elle nous absout. Et puis, n'écrit-on pas pour autrui dans le souci de l'alerter et d'envisager ce qui aurait pu lui échapper ?

Et cet altruisme-là nous absout une fois encore, une fois de plus.

Seul importe ce que le lecteur, en me lisant, sera capable de se dire à lui-même car, c'est au lecteur de rendre tangible et vrai ce qu'il lit : tangible et vrai pour lui seul. Et là, ça ne me regarde pas. C'est une affaire entre lui et le texte. Je lui donne simplement du grain à moudre.

______

Comme un poisson dans l'eau dans le vrai comme dans le faux, dans le Bien comme dans le Mal jusqu'à brouiller leurs frontières... pourquoi pas ? Tout en sachant comme nous le savons maintenant, que nous avons tous de bonnes raisons d'être ce que nous sommes et de le penser aussi (...que nous avons de bonnes raisons, justement !) et bien malin ou présomptueux qui saura opposer... La Vérité au mensonge (et toute la vérité !) et exalter le Bien comme pour mieux conjurer tout le Mal qui est en nous et ce, sans sourciller et douter une seconde, insoucieux du fait suivant :
Ce qui est... n'est pas ! car il s'agit toujours d'autre chose ; autre chose et autre part... et puis, ailleurs aussi !

Si nous ne sommes sûrs de rien ni de personne, c'est tout simplement parce que nous sommes infiniment plus nombreux qu’hier à chercher à savoir ; et plus nous serons nombreux à trouver et moins les évidences auxquelles il nous a si longtemps été demandé d'adhérer s’imposeront à notre esprit.

Ainsi va la recherche ! Vers un savoir de plus en plus complexe mais sans surprise car, ce savoir doublé d'une compréhension dévastatrice nous renverra fatalement à ce que nous sommes : à cette nature en trompe l'oeil, dissimulatrice, accapareuse et rétentrice qu'est la nôtre.

Porteuse de tous les dangers, cette recherche expansionniste toujours plus performante et exigeante : le danger de nous laisser sans évidences et sans certitudes. Danger qui ouvre la voie à tous les cynismes, condamnés que nous sommes à devoir à nouveau, nous résoudre à choisir le moindre mal en lieu et place d’un Bien que d’aucuns voudraient Absolu.

Une fois épuisée cette recherche d'absolu absolument vrai, fruit d'une aspiration irréaliste et illusoire, viendra alors une haine têtue et démesurée, une haine du désespoir : haine de notre espèce à l’endroit de sa propre espèce jusqu’à la dévorer, jusqu’à l’abolir pour ne plus jamais en apprendre davantage à son sujet, saturés et repus.

Alors... aujourd'hui, entre la mauvaise foi des uns (mauvaise foi qui confine à l'abjection quand ce sont des puissants qui s'y adonnent, impénitents et arrogants sous prétexte qu'ils ont la main !) la sincérité tragique et l'imbécillité incommensurable des autres (pensez à toutes ces bonnes intentions qui nous conduisent tout droit en enfer !) que nous reste-t-il sinon... la volonté de tenter de comprendre ce qui leur est arrivé à tous et puis... ce qui nous est arrivé... pour ne pas mourir fous ou bien, haineux, le glaive à la main, en route pour un nouveau pugilat, sûrs de notre bon droit.

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